“Liberté à partir de contrainte”, Manou
Pour cette saison, j’ai choisi de vous parler de Manou, un Artiste à part entière.
Il mêle la peinture, la sculpture et bien d’autres techniques propres à lui. Nous nous sommes rencontrés lors d’un de ses cours de dessin, dans son atelier cosy situé à Brétignolles-sur-mer, en Vendée.
Son art m’a vraiment touché, j’étais curieuse d’en savoir plus et surtout de vous le faire partager ! C’est alors qu’un mardi après-midi ensoleillé, nous nous sommes dirigées, Emeline, ma photographe et moi-même vers l’atelier de Manou. Dès notre arrivée, nous découvrons son univers. Sur les murs de l’atelier, des fresques qui mélangent peinture, visages, sculptures… le voyage pouvait enfin commencer. A notre arrivée, Manou est en pleine création d’une nouvelle oeuvre et je découvre une nouvelle facette de son travail, le découpage et le collage à partir d’affiche de grands formats. On peut sentir son ébullition, cet échange commence sous les meilleurs auspices !
A T E L I E R
Claire : Quel a été ton déclic ? T’es-tu dit un jour : « je vais faire de la Peinture mon métier » ?
Manou : C’est lors d’un voyage à Madagascar, quand j’avais 7 ans que j’ai eu mon premier déclic.
J’ai été particulièrement touché par la pauvreté du pays d’une part et d’autre part j’ai été marqué par les prestigieuses pierres précieuses de Madagascar et leurs jeux en bois .
A la suite de ce voyage, j’ai construit ma première sculpture, une crèche.
Depuis toujours je suis fasciné par l’iconographie biblique.
C : Manou, à quel âge as-tu commencé à peindre ?
M : Tout a commencé à l’âge de 15 ans, j’étais au collège Saint Joseph à la Roche sur Yon. J’étudiais le dessin, la peinture et aussi l’histoire de l’art. Ça me passionnait.
C : Je te propose une petite parenthèse, un échange sur ton art, je voulais te faire part de mon ressenti… Lorsque je regarde tes œuvres, le jeu entre teintes orangées et teintes bleutées, et l’emport des teintes chaudes sur tout, me touche. Tes œuvres sont marquées par des symboliques récurrentes : l’iconographie religieuse, des personnages aux visages androgynes, des maisons, des femmes…tes tableaux semblent raconter des histoires qui piquent ma curiosité, alors… est-ce le cas ?
M : Oui, je dois l’avouer. Mes œuvres, comme pour beaucoup d’artistes, évoquent des histoires vécues, mais pas seulement. Elles parlent aussi de rencontres faites et d’articles ou événements dans le monde qui m’inspirent, me révoltent ou tout simplement qui me touchent. J’utilise aussi symboliquement le langage Lorem Ipsum. C’est tout simplement du faux texte qui permet de travailler la mise en page. Dans mes œuvres cela est aussi important, car ce texte évoque le fait de raconter une histoire en pouvant l’interpréter de manière universelle.
C : Quel est le rapport pour toi, entre la peinture et la sculpture ?
M : La sculpture est un moyen de voir en 3D les personnages que l’on retrouve dans mes toiles.
La sculpture pour moi est davantage un support pour ma peinture qu’une pratique en elle-même. Le travail du support avec la matière est, je trouve, très important.
“Vivre longtemps n’est pas dans l’air du temps”, Manou
C : Comme on le disait précédemment, tu es un artiste aux multiples facettes. Tu transmets aussi ton savoir-faire. Quelle place cela prend-il dans ta démarche artistique ?
M : J’aime quand l’occasion se présente de transmettre, en particulier aux élèves de primaire, car ils ont, je trouve, une générosité et une créativité qui déborde d’énergie ! Ils m’inspirent aussi dans leur façon de voir les choses, les courbes et les droites ne sont pas obligées d’être parfaites, l’essentiel est de transmettre le message ou le visuel voulu.
C : Quelles ont été tes influences artistiques, musicales, culturelles …?
M : J’aime beaucoup la poésie des mots, Jacques Brel, Jean Ferra, Serge Gainsbourg, Alain Bashung en font parti.
J’aime comprendre le sens des chansons, la langue française est donc importante pour moi.
Côté peinture, je suis passionné des œuvres de Picasso, Chagall, Modigliani et plus contemporain, le street artiste Shepard Fairey.
C : Comme tu le sais je suis graphiste, j’ai une autre passion le street art et je sais que tu crées aussi des peintures d’extérieures. Ma question est la suivante : que penses-tu de l’autre facette du street art de « ne pas répondre à une commande » mais d’« imposer son message envers et contre tout ?»
M : Si tu veux je ne suis pas contre le street art, au contraire, la seule chose que je n’aime pas, c’est la dégradation de monuments ou bien même la violence… Récemment il y a eu cette œuvre du portrait de Simone Veil du street artiste C215. J’aime la détermination dont il a fait preuve pour diffuser ce si bel hommage. Quoi de mieux que de clôturer ce joli moment d’échanges par un dessin…
Je te propose Manou si tu acceptes ce défi, de symboliser ce moment, cette rencontre par un dessin.
Merci d’avoir partagé avec nous un peu de ton univers !
Je vous invite à aller découvrir cet Artiste à son charmant Atelier !
Voici aussi son lien de site : http://manou-peintre.com/
Claire 🍏
